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Juillet - le retour des randos

Hello! me revoilà (et oui une fois que les photos sont triées, ça va presque vite d'écrire l'article de blog). Début juillet, on se rend compte que l'on n'a pas fait de randos depuis très longtemps et clairement je suis particulièrement mauvaise pour aller courir le long de la route ou faire des abdos sur notre moquette. C'est donc l'heure de reprendre nos bâtons de rando. Pour le mois de juillet, on fait principalement des sorties à la journée (on n'est pas encore très confiant sur le fait d'aller dans des campings). Pour le 4 juillet, on se lève donc vers 5h du matin avec pour objectif l'ascension de Round Mountain, dans la région des hauts sommets des Adirondacks. On arrive sur place avant 8h et le parking est déjà bondé. Une ranger nous fait signe de passer notre chemin. Je dois admettre que je suis passablement vexée de m'être levée aussi tôt et d'être la dernière arrivée. Sans réseau dans cette région montagneuse, on se rend un peu plus loin à Marcy Field où un panneau indique des randonnées de substitution quand les parkings les plus populaires sont saturés. Notre choix s'arrête donc Owl's Head.

 

On se rend tant bien que mal au départ de la rando (pleine de bonnes intentions, j'ai pris en photo la carte sur le panneau mais la photo est floue, il manque le texte descriptif qui va avec et la moitié de la carte... La prochaine fois je ferais ça à l'appareil photo!!). Lors de cette ascension nait une nouvelle passion: les champignons... Il y en a partout, de toutes les formes, de toutes les couleurs, de toutes les tailles... Il ne m'en faut pas plus pour me motiver à apprendre à les identifier. Sur l'ascension, je me tiens tranquille, je sais qu'Ulysse aime bien avancer. Je m'autorise quelques pauses pour les crapauds qui risquent de ne plus être là au retour. Au sommet rocailleux, on retrouve les paysages caractéristiques des Adirondacks avec ses montagnes rondes et verdoyantes à perte de vue. On hésite à continuer cette même rando (pour faire un sommet supplémentaire, Giant Mountain). Finalement après discussion avec une dame au sommet, on décide de faire demi-tour et de faire deux sommets supplémentaires en reprenant la voiture (Big Crow et Little Crow). Mais avant ça, je m'en donne à coeur joie dans la descente en m'arrêtant à chaque champignon ou presque (photos au portable principalement). Un couple d'une soixantaine d'année nous rejoint à intervalle régulier avec mes pauses et m'observe curieusement. Je finis par leur expliquer que je m'arrête pour les champignons (mais aussi les crapauds et les papillons) et la dame me confesse que son téléphone est rempli de photos de champignons aussi (ouf!!). Dernier arrêt de la descente pour un papillon glauque (Eastern Tiger Swallowtail). Ces papillons ont tendance à être super actifs et à se poser assez rarement donc je ne boude pas mon opportunité avec cet individu coopératif. 

De retour à la voiture, on se met donc en quête de notre deuxième rando de la journée (Ulysse est à fond, moi un peu moins j'avoue...). On erre le long d'Hurricane Road sans trouver le départ de la rando mais on finit tout de même par trouver le chemin. Alors qu'on s'approche du sommet, on ne cesse de croiser un drôle de vieux monsieur qui semble faire des aller-retours permanents sur le chemin et nous indique la direction à suivre (à ce jour, je suis toujours convaincue que c'était un lutin de la forêt)! Arrivés en haut de Big Crow, je me laisse convaincre de continuer jusqu'au somme suivant Little Crow. Comme son nom l'indique, ce sommet est plus bas et surprise: il n'offre aucune vue... Bon et bien on reremonte et on finit par rejoindre notre voiture, bien claqués après cette reprise.  

 

Pendant ce long week-end du 4 juillet, je pars également à la recherche d'un papillon bien précis dans la réserve d'Albany: Le bleu de Karner (ou Melissa Bleu), petit papillon bleu en danger que l'on trouve dans certains États des Grands Lacs, dans de petites zones du New Jersey, dans le sud du New Hampshire et dans la réserve d'Albany. Les landes de pin font partie de ses habitats favoris. Le lupin sauvage (en photo dans mon article précédent) est la seule source de nourriture pour le stade larvaire de cette espèce de papillon bleu (les adultes eux obtiennent leur nectar de plusieurs fleurs). La perte d'habitat lié au développement avec la suppression des grandes zones de lupin bleu semble être la principale menace pesant sur ce petit papillon bleu.  En plus du Karner Blue que j'ai bien trouvé ce jour-là, je vous amène découvrir avec moi quelques autres espèces. Même si j'aime beaucoup le Bleu de Karner, ma préférence va au Cuivré Commun, un autre petit papillon de la même famille (Lycaenidae). Et par chance, j'ai trouvé un autre papillon glauque coopératif ce jour là. 

On va tous les mercredis à notre petite ferme locale Laughing Earth (La terre qui rit littéralement). En plus de notre panier de légumes, on a accès à un jardin d'herbes aromatiques et de fleurs qui ressemble à un petit paradis pour les insectes. Pendant que je fais le plein de basilic et de coriandre, Ulysse a immortalisé quelqu'unes des fleurs qui peuplent ce jardin. De mon côté, dans la grange où on remplit notre panier de légumes, j'ai repéré un nid avec des hirondelles rustiques (même espèce que celle que l'on trouve en Europe). Les petits ont éclos et commencent à être serrés dans le nid après une quinzaine de jours. J'y reviens donc un samedi après-midi avec mon appareil photo. Malgré tous mes efforts, la grange est bien trop sombre pour mon objectif. A défaut de jolies photos, je vous ai ramené une vidéo du nourrissage des petits par les parents! Je finis par un détour par le jardin fleuri à la recherche d'insectes. J'y suis avec beaucoup de fascination un Sphinx Colibri, petit papillon qui se comporte exactement comme un colibri. Je suis tellement absorbée par la rencontre avec ce petit insecte que j'en oublie complètement mes réglages photos (mes ISO sont restés très élevés pour essayer de photographier les hirondelles dans la grange, et résultat toutes mes photos du Sphinx Colibri sont bruitées...). Je me fais aussi malencontreusement piquer par deux abeilles, résultat je passe le reste de la semaine toute enflée (apparemment, je suis allergique aux piqures d'abeilles maintenant... C'est nouveau!).  Le mercredi suivant quand on revient à la ferme, les bébés hirondelles ont quitté le nid! 

Mi-juillet, on se rend chez une collègue d'Ulysse, Ellie, pour un pique-nique dans les règles de l'art de la distanciation sociale.  Avant de les rejoindre, on s'arrête à Lester Park. Ce musée à ciel ouvert permet de marcher sur un ancien fond marin tropical vieux de 490 millions d'années. Les fossiles que l'on y voit  sont des stromatolithes  construites par des algues (cyanobactéries) sur un fond marin peu profond qui est maintenant exposé.  Eh oui, il fût un temps où la mer était au nord de Troy et New York se trouvait au sud de l'équateur. Les couches reflètent les poussées de croissance des tapis microbiens qui peuvent correspondre aux cycles des marées. On rejoint donc la collègue d'Ulysse dans son jardin où nous attendent nos petites chaises en plein air à 4/5 mètres de distance les uns des autres. Leurs enfants sont surexcités (nous sommes les premiers humains autres que leurs parents qu'ils voient depuis le début de la pandémie soit 5 mois)!!

Avec nos épisodes de comptage des oiseaux et des grenouilles à la tombée de la nuit en mai et juin, on a pris goût à ces randonnées très particulières. Mi-juillet on se rend donc à nouveau à la réserve d'Albany Pine Bush à la recherche de grenouille. On y trouve une rainette crucifère (spring peeper, pas de photos elle s'est carapatée trop vite), un crapaud américain minuscule (honnêtement il n'était pas plus grand qu'une phalange de doigt), et d'autres insectes intrigants... Ulysse réussit même à repérer la comète Neowise à l'oeil nu. Rien vu personnellement mais avec l'aide des jumelles, je finis par la trouver aussi. On rejoint notre voiture en baillant (normal il est 23h passées). 

26 juillet: cette fois on s'attaque à Blue Mountain, autre petite montagne des Adirondacks. Pendant l'ascension, on essaye (en vain) d'échapper au fumet du "gang des déos" qui semble s'être déversé dessus l'intégralité de leur salle de bain. Je suis obligée de prendre mes photos de crapaud et champignons à la hâte sous le regard angoissé d'Ulysse, terrifié à l'idée qu'ils nous rattrapent. Depuis le sommet et la tour de guet (pour les feux), on a une jolie vue 360° avec plein de lacs dont le Blue Mountain Lake et sa myriade de petites îles habitées. De grandes et larges libellules bleues voletent sans jamais s'arrêter à mon grand désespoir. Pendant qu'Ulysse s'occupe des photos pour le reportage, je suis plongée dans mon guide d'identification des arbres... Et oui, après avoir lu et regardé plein de ressources sur les champignons, je me suis rendue compte qu'il serait bien utile (et plus facile) de commencer par apprendre à reconnaître les différents arbres. En effet, selon le type d'arbre, on ne trouve pas le même type de champignons à ses pieds. Pour récapituler, avant je m'arrêtais en rando pour les oiseaux et les papillons. Maintenant, je m'arrête pour les oiseaux, les papillons, les champignons, les arbres (on randonne souvent en forêt ici juste pour vous donner une idée de l'impact de cette nouvelle lubie sur la rapidité de notre progression) et les fleurs... Spoiler alerte: Malgré sa ferme résolution de ne pas apprendre les arbres, Ulysse a finit par mémoriser malgré lui quelques noms et clés d'identification à la fin de l'été. 

 

Après avoir fini notre rando, on se met en quête d'un accès aux lacs alentours... Notre but? se baigner! Non bien sûr que non, on est à la recherche de Plongeons Huard (Common Loon), de larges canards plongeurs de la taille d'une oie. Vous les avez déjà vu dans ce blog (article sur le Maine en Décembre 2018) mais en plumage d'hiver. L'été, lors de la période de reproduction, ils ont un splendide plumage en damier. Ces oiseaux sont présents uniquement sur des très grands lacs. Sur les recommandations de notre ami Eliza, nous nous sommes donc rendus dans cette zone. On essaie donc d'abord de s'approcher du Blue Mountain Lake puis du Lake Durant mais tous les accès semblent privatisés. On finit par tenter notre chance au niveau de Rock Lake. Le lac est très joli et nous offre une jolie vue sur Blue Mountain que l'on a gravi le matin... mais point de Plongeon Huard en vue. Par contre, on trouve sur le chemin des petits écureuils roux, une grenouille et un petit serpent parfaitement inoffensif (Garter snake).

Notre dernière sortie de juillet et donc de cet article, c'est à la réserve de Five Rivers. Si vous vous rappelez de l'article précédent, on revient en territoire des goglus des prés mais cette fois on cherche un autre oiseau des prairies, également jaune et noir sur le poitrail: la Sturnelle des prés (Eastern Meadowlark). Notre guide pour l'occasion, c'est Eliza. Bon alors, il faut que je vous annonce qu'on a vu les meadowlarks mais de tellement loin que je n'ai aucune photo et que j'ai quand même l'impression de ne pas les avoir vu. Ils sont passés par groupe au fin fond de la prairie en vol très rapide tous dans le même sens...Mais bon, on a quand même passé une bonne soirée avec un peu de macro au début et un fantastique coucher du soleil. On conclut la soirée et cet article avec un échange douteux à la lumière des lampadaires sur le parking de la réserve. L'objet du deal : ail (Ulysse) contre échalotes (Eliza). On n'arrête pas le troc! Coeur sur vous, gardez le moral avec le confinement et rendez-vous très vite pour poursuivre notre quête du plongeon huard! 

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