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Juillet : Papillons, chaleur, moustique, feu de camp et baies

Hello again,

Je vous avais promis de rattraper mon retard rapidement donc me revoilà. Nous sommes donc le Jeudi 4 juillet, Independance Day. Long week-end donc puisque nous avons posé notre vendredi. Mais avant de partir à l'aventure, c'est opération Microcosmos pour moi le jeudi matin. Je m'explique : c'est le jour du North American Butterfly Count. Partout à travers le pays, les allumés des insectes se donnent un périmètre sur lequel ils vont essayer de voir un maximum de papillons, les identifier, les compter et transmettre leurs résultats qui pourront être utilisés par les scientifiques pour le suivi des populations. La bonne nouvelle, c'est qu'à côté de chez nous, la réserve Albany Pine Bush Preserve organise une sortie collective. Ca leur permet d'avoir davantage de paires d'yeux pour repérer les papillons et pour les novices d'apprendre rapidement quelques bases pour identifier les papillons. Nous avons donc passé 5h à marcher au milieu des herbes hautes pour repérer 66 papillons appartenant à 19 espèces différentes. L'appareil photo s'est révélé être un très bon allié pour nous aider à identifier certaines espèces qui sont très actives ou qui sont très similaires à d'autres espèces (parfois cela se joue à quelques petites ocelles qui sont des ronds et non des carrés, difficile à dire quand on a entrevu le papillon une demi-seconde). Je vous mets donc quelques photos mais promis je ne vous mets pas les 66 individus! En repartant, je croise même une buse à queue rousse sur la route (un petit arrêt photo au panneau STOP) et c'est l'heure de rejoindre Ulysse pour la suite du week-end. 

Pour ce week-end de 4 jours, je m'étais occupée de nous réserver un camping dans  les Adirondacks pour faire un peu de vraie randonnée. Nous voilà donc partis avec dans la voiture, tout ce qu'il faut pour camper pendant 4 jours direction Taylor Pond Campground. En cours de route, Ulysse me demande soudain l'air inquiet si le camping a bien des douches. Interloquée (pourquoi le camping n'aurait pas de douche?? j'ai juste choisi celui qui était le plus près des départs de balades intéressantes), je commence à chercher l'info en ligne mais bien sûr on rentre dans une zone sans connexion à ce moment-là. Je feuillette ensuite notre guide papier des campings des parcs de l'Etat de New York. La description de notre camping pour les 4 prochains jours indique : "le lac (et donc le camping) se trouve au milieu des bois au bout d'une piste, dans un endroit isolé. Aigles, balbuzards pêcheurs et huards plongeurs peuvent être observés dans la zone". Je vous laisse imaginer quelle partie de la description j'ai retenu et quelle partie Ulysse a retenu. Et en tout petit en dessous, il y a marqué : il s'agit d'un camping primitif, pas de toilettes à chasse d'eau ou autres aménagements (comprendre pas de douche). Et également inscrit : il y a des "pit privy" (bien bien, aucun idée de ce que ça veut dire). En se rapprochant du camping, on trouve finalement une station essence (ah oui parce que notre niveau d'essence commençait à être dangereusement bas surtout à l'approche de notre zone "isolée"), on fait un stock d'eau potable et on investit dans un rouleau de papier toilette ne sachant pas trop à quoi nous attendre sur place. Zéro déchet oblige, on a prévu à l'avance nos repas qui reposent essentiellement sur des légumes à faire griller sur le feu de camp. Comme la vente de bois ne semble pas faire partie des services disponibles au camping, lorsqu'on aperçoit enfin des bundles (tas) de bois en vente au bord de la route, j'insiste pour qu'on ne prenne non pas un, ni deux mais bien trois bundles de bois (ben oui on sait jamais s'il n'y a vraiment rien autour de ce camping). Nous voilà donc parés à toute éventualité prêts pour notre stage survie (est-ce que vous sentez à ce stade notre statut d'aventuriers du dimanche!!?). On arrive donc au camping et on se met à la préparation du repas...mais notre premier bundle de bois ne semble pas très coopératif. On finit sans trop savoir comment par faire démarrer notre feu et trois quart d'heures plus tard on a enfin de quoi nourrir Ulysse qui était affamé. Le lendemain matin, à 7h30, nous voici sur le départ de la randonnée pour l'ascension de Whiteface Mountain (1103 mètres de dénivelé et une quinzaine de kilomètres). L'idée de départ: randonner à la fraîche! Hum et bien c'est un échec car à 7h30 du matin il fait déjà terriblement chaud, humide comme si on se trouvait au milieu de la jungle et les moustiques sont bien réveillées ainsi que les moucherons qui ne respectent absolument pas mon espace vital (comprendre mes globes oculaires). La randonnée est sacrément longue et quand on arrive enfin au sommet, on y trouve tout un tas de gens qui n'ont pas transpiré une goutte puisque le sommet est accessible en voiture. Toute la population de l'état de New York semblant s'être donné rdv au sommet, on ne s'éternise pas très longtemps malgré la vue très chouette sur le lake Placid. Et nous voilà replongés dans l'enfer des moustiques... et bizarrement la descente ne va plus vite que la montée (c'est incroyable quand même). Une heure trente plus tard, je commence à insulter les moustiques avec de vrais insultes...Quand on finit par arriver à la voiture tout poisseux, on décide de se diriger vers le fameux Lake Placid et son petit frère Mirror Lake pour se trouver n'importe quoi de frais à boire... Un smoothie plus tard, on découvre avec joie qu'il y a une petite plage sur Mirror Lake. A défaut de douches dans le camping, ça fera l'affaire pour éliminer la couche de crasse de la journée... 

Après cette journée un peu éprouvante, on rentre au camping pour lancer l'opération "repas" (Ulysse a de nouveau très faim!). Mais le deuxième bundle de bois est encore moins coopératif que le premier, si c'est possible. Tout y passe pour tenter de faire flamber ces foutues bûches de résineux : journaux, à peu près toutes les épines présentes sur notre emplacement, le bidon d'essence du voisin, les bûches du voisin. Deux heures trente plus tard, on est trempés (non pas parcequ'on a trop chaud à cause du feu hein vu qu'il n'y a toujours pas de feu!), plein de suie, et toujours le ventre vide. On arrive tant bien que mal à faire cuire nos deux pauvres courgettes qui coincées avec de la mozzarella dans du bon pain de la boulangerie nous semblent être le graal. C'est donc le moment d'une bonne nuit réparatrice... oui mais sur l'emplacement d'à côté vient d'arriver une famille de campeurs incompatible avec ce concept de nuit réparatrice! Beaucoup trop d'enfants en bas âge, une passion pour les feux de camps, la bière et la musique jusque tard dans la nuit (leur feu de camp à eux flambe comme jamais d'ailleurs) rendent la cohabitation un peu difficile. En plus, on a le plaisir de partager des toilettes sans chasse (les fameux "pit privy") avec eux que les marmots ont tôt fait de repeindre (je ne m'étendrais pas sur les détails mais pas cool du tout)...

Mais Samedi est un nouveau jour et on se dirige pour une balade un peu plus calme vers Ausable Chasm, le Grand Canyon des Adirondacks, une des plus vieilles attractions touristiques des Etats-Unis semblerait-il. Sous un ciel menaçant, on fait des essais photos en temps de pause longue pour essayer de rendre justice au paysage magnifique. Qui dit ciel menaçant, dit énorme orage quelques minutes plus tard. On se met alors à courrir pour se mettre à l'abri et on se réfugie dans un vieil hangar désaffecté. On attend patiemment la fin des rideaux de pluies en explorant ce vieux hangar qui abrite des vieux canoés d'époque et une multide d'objets insolites. Une fois que l'orage est passé, on finit notre randonnée dans un décor digne d'Indiana Jones avec des microclimats très frais à l'ombre des fougères verdoyantes. Après ces jolis paysages, on se rend au bord du lac Champlain qui marque le frontière entre l'Etat de New-York et du Vermont où on trouve une jolie petite gare digne d'un film (je vous laisse en juger par vous-même d'après les photos). Le soir, c'est direction Lake Mirror à nouveau (pour une vraie douche dans les douches publiques du lac) et le restaurant Generations Tap & Grill (tant pis pour le dernier bundle de bois qui nous attend au camping!!). 

Pour notre dernière journée, direction Ausable Marsh Wildlife Management area pour un peu d'observation de la faune. Mais avant ça petit déj, dans un petit café champêtre adossé à une ferme laitière.  On trouve ensuite un nid de balbuzard pêcheur : saurez-vous trouver le bébé balbuzard pêcheur qui vous observe à votre insu sur la photo ? Encore quelques photos d'insectes et de grenouille, et c'est l'heure du retour sur Troy. 

Le week-end suivant, on remet ça mais on amène cette fois avec nous Kristin, la collègue d'Ulysse ainsi que Jay et Angie, un couple d'amis désireux de découvrir le camping et la randonnée. Je vous dis pas la pression pour démarrer le feu de camp pour le repas du soir. Heureusement malgré le manque de bonne volonté évident des bûches, Ulysse notre nouveau maître du feu, parvient à nous faire de belles flammes. Le lendemain, on se lance dans l'ascension de deux autres pics parmi les High Peaks (les plus hauts pics des Adirondacks au nombre de 46). Après WhiteFace Mountain la semaine passée, on s'attaque à Cascade Mountain et Porter Mountain, heureusement bien plus facile, bien moins moustiqueux et avec une météo plus agréable. Résultat, une randonnée très sympatique avec de jolies vues aux deux sommets. Jay, débordant d'énergie et d'enthousiasme au départ s'est rapidement concentré sur son ascension mais lui et Angie semblent avoir apprécié la vue au sommet. On apprécie quand même une petite glace dans Lake Placid puis une petite bière dans une brasserie locale (sauf pour la chauffeuse!) avant de rejoindre Troy. 

Pour le dernier week-end d'Ulysse aux USA avant son mois en Europe, direction le Massachusetts avec Hélène, Chouche pour les intimes. Encore un feu peu coopératif le soir (décidément c'est pas notre saison) mais on (Ulysse pour être plus précis) réussit à préparer des paninis délicieux ! On se réfugie rapidement sous les tentes pour échapper aux moustiques (toujours eux!). Le lendemain matin, on découvre un petit café à Lenox (Shots cafe) où tout semble délicieux sur la carte : résultat, je commande beaucoup beaucoup trop à manger.  Pour la suite de la journée, c'est sortie naturaliste en canoé avec un guide sur la rivière Housatonic (Bon ok, j'avoue c'est moi qui ai proposé l'activité du week-end). La balade est super chouette et on y voit des bébés gravelots (pas de photo fantastique mais je ne résiste pas à l'envie de vous poster quand même un petit aperçu des ces petites boules de plumes). On a décidé de prendre un canoé pour trois avec la répartition des rôles suivantes : Chouche à l'avant notre moteur, Ulysse à l'arrière à la direction et moi sagement au milieu à la photo (quand on sait que j'ai tendance à doubler la distance en canoé grâce à un nombre de zig-zag impressionnant, c'était probablement le plus sage à faire). Petite pause repas au frais à On a roll Cafe (on a épuisé toutes nos réserves de nourriture la veille au soir), avant d'essayer d'aller repérer des roitelets à la réserve Audubon de Pleasant Valley. Point de roitelets mais un petit viréo à gorge jaune très territorial qui nous piaille fort dessus quand on s'aventure un peu trop près de son connifère préféré. 

Sur la route pour Troy, on s'arrête pour faire du berry picking : on va ramasser directement myrtilles et framboises dans les verges d'une ferme. Quelques myrtilles se perdent bien sûr dans la bouche de Chouche et je m'occupe de faire disparaître quelques framboises pendant qu'Ulysse nous alerte en vain sur les risques intestinaux d'une trop grande quantité de baies. 

Le dimanche, c'est grasse matinée, desserts à base de myrtilles et framboises (celles qui ont survécu à Chouche et moi-même en tout cas) et expédition à Peebles Island à deux pas de chez nous puis aux cascades de Cohoes que vous avez déjà vu dans ce blog. Je me contenterai donc de vous mettre quelques photos de nos rencontres du jour : des cerfs et un petit faon, un jeune pygargue né cette année et l'oiseau préféré d'Ulysse le jaseur d'Amérique.

Il ne me reste donc qu'à vous conter ma dernière sortie du mois de juillet. Le vendredi, je pose Ulysse à la gare. Pendant qu'il compte les pygargues dans le train en direction de NYC pour prendre son avion, je découvre la réserve de Shodack Island, petit trésor de biodiversité pour l'ornithologie mais pas que. Au bout de l'île, je tombe nez à nez avec deux coyotes qui se poursuivent sur le sentier. Une première rencontre impressionante puisqu'ils ont déboulé à quelques mètres de moi, au détour d'un virage. Lorsqu'ils se rendent compte de ma présence, ils disparaissent dans les fourrés. Pas de photos mais des images plein la tête.  Je vous laisse avec quelques images des habitants de Shodack Island et de notre jardin. Bonne rentrée à tous et rdv dans le prochain article pour un reportage colibri en direct de notre balcon!

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